PME et la vie chère

C'était il y a trente ans, ou presque. Dans l'un de ses sketchs, Coluche faisait éclater de rire en lançant un : "Chez nous, les fins de mois étaient difficiles, surtout les trente derniers jours." Plus d'un quart de siècle plus tard, le fondateur des Restos du coeur aurait déclenché les mêmes réactions. Avec des sourires sans doute plus crispés, car la situation n'a fait qu'empirer. Le pouvoir d'achat des Français est en berne. Et la prime que le chef de l'Etat compte distribuer aux salariés des entreprises qui augmentent leurs dividendes n'y changera rien.

"Double peine"

Pour s'attaquer vraiment à cette paupérisation qui, outre les chômeurs et les travailleurs pauvres, frappe désormais les classes moyennes inférieures, il faudrait traiter les véritables causes. C'est exactement ce que propose Martin Hirsch, l'ancien président d'Emmaüs et concepteur du revenu de solidarité active (RSA), avec son nouveau concept de "double peine". De quoi s'agit-il ? Avec son "action tank", et non pas "think tank" ; ici, on ne fait pas que penser, on agit ! -, Hirsch a rassemblé de nombreuses statistiques sur le coût de la vie et fait tourner les ordinateurs du cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG). Résultat : les consommations de base - logement, alimentation, téléphonie, crédit... - sont systématiquement plus coûteuses pour les 3,5 millions de ménages français qui vivent sous le seuil de pauvreté (949 euros par mois par personne, allocations comprises), qu'elles ne le sont pour les autres catégories de la population. "Vous êtes pauvres ? Alors pour vous ça sera plus cher !", semble dire le marché. Et les fauchés n'ont d'autre choix que de tendre la joue gauche..